Peux-tu te présenter toi et ton parcours au sein de ton club ?

Stéphane MAY, 48 ans, Entraîneur de triathlon et enseignant d’EPS. Je suis triathlète depuis 1998 et entraîneur à La Roche Vendée Triathlon (en statut de prestataire) depuis octobre 2019. Auparavant, j’étais entraîneur bénévole dès 2005 et président du club de septembre 2008 à novembre 2019.

Peux-tu nous parler un peu de ton parcours dans le monde du triathlon et comment tu es devenu entraîneur ?

J’ai découvert le triathlon en 1998, lors de mes études universitaires en STAPS en Nantes, au travers d’un ami lui-même triathlète. J’ai participé à mon 1er triathlon pour découvrir en juillet 1998, à Chantonnay en Vendée. Alors coureur à pied, j’ai posé le vélo en 150e position et j’ai terminé 50e. J’ai doublé 100 triathlètes en 5 km, grisant ! J’ai poursuivi.

J’ai été licencié au TC Nantes (lors de mes études à Nantes), puis aux Sables d’Olonne et enfin à La Roche Vendée Triathlon, club que j’ai relancé, avec 4-5 amis, en septembre 2008. J’ai participé à des distances S et M (jamais de longue distance, ni l’envie, ni réellement le temps).

Depuis 1998, je n’ai jamais arrêté la pratique de ce sport, « addictif ». J’en suis tout de suite devenu un passionné. J’ai écrit dans des magazines de triathlon, journaux (PQR), je me suis déplacé à l’Etranger pour suivre et relater des championnats du monde (au Japon, 2005), d’Europe (Lausanne, Autun, 2005-06), des manches de Coupes du monde, le Test Event à Pékin (2005)… J’ai même écrit lors du confinement en 2020 un document de 16 pages « La Fabuleuse histoire du triathlon ».

J’ai franchi le pas pour devenir un véritable entraîneur de triathlon, c’est-à-dire préparer des athlètes aux 3 sports, en septembre 2018, après l’arrêt de mon magasin de sport dédié à la course à pied et au triathlon (de janvier 2007 à septembre 2018).

Titulaire d’une licence STAPS, maître-nageur diplômé (BEESAN), passionné de physiologie, d’anatomie, de chronos en tous genres… j’ai continué ma formation d’entraîneur de triathlon : BF5 (Brevet Fédéral en 2019) puis depuis 2023, je me suis orienté vers le DEJEPS perfectionnement sportif mention triathlon et disciplines enchaînées.

Aujourd’hui, j’entraîne jusqu’à 21 heures par semaine, à la fois rémunéré et en position de bénévole. J’interviens auprès de 4 groupes : Ecole de triathlon poussins-pupilles (8-11 ans) et benjamins-minimes-cadets-juniors (12-19 ans), adultes-nageurs et adultes-coureurs.

Qu’est-ce qui te passionne le plus dans le fait d’entraîner des triathlètes ?

Permettre à un jeune ou adulte de « partir de zéro », découvrir le triathlon et l’emmener le plus loin possible par rapport à ses possibilités, ses envies.

Un entraîneur de triathlon c’est permettre le croisement des 3 sports. C’est participer à l’amélioration dans les 3 disciplines.

Quelles sont les principales qualités que tu cherches à développer chez tes athlètes ?

La polyvalence. Un jeune triathlète sait tout faire : nager vite, rouler vite et courir vite. Il a des qualités que peu, ont su développer. C’est une chance et un atout.

Le courage de s’entraîner beaucoup (3 sports !), dans des conditions très variées (pluie, froid, vent, chaleur, mer agitée, eau froide, route mouillée…)

Etre organisé. Car le triathlon demande de l’organisation : caler les entraînements de 3 sports pour progresser dans les 3 disciplines, entre les cours, le travail, la vie de famille, les loisirs, les blessures, les maux…

Les qualités sportives :

– En natation : le corps projectile, glisser avec facilité.

– En vélo : l’intelligence de course et juste la force utile.

– En course à pied : le dépassement de soi, le placement du coureur.

En tant qu’entraîneur d’une école de triathlon, quelles sont les valeurs que tu cherches à transmettre aux jeunes athlètes ?

Valeurs de : courage, d’humilité, d’entre-aide, de cohésion et d’amitié. Dans une Ecole de triathlon, on s’entraîne à plusieurs, on transpire ensemble, on roule ensemble… certains font des podiums, parce qu’ils ont partagé leurs entraînements avec les copains.

Quelles sont, selon toi, les clés pour réussir en tant que triathlète ?

Il y a au moins 2 catégories de réussite :

– Celui qui pratique le triathlon pour la performance (un classement, un podium, une qualification, un défi…) : pour celui-ci, il faut se donner de réels moyens : du temps, du repos, une hygiène de vie, des sacrifices. La passion et l’envie XXL sont au centre de tout.

– Celui qui pratique le triathlon en mode « loisirs » : pour celui-ci, il faut être régulier (3 sports à faire progresser). Etre capable de créer un groupe d’amis unis dans l’effort. L’envie de venir aux entrainements pour les copains. (rôle du coach entre-autre)

Peux-tu nous donner un exemple de réussite ou de moment particulièrement gratifiant que tu as vécu en tant qu’entraîneur de triathlon ?

De 2020 à 2023, j’ai entraîné un jeune triathlète, de la catégorie cadet 1 à junior 2 (4 années), qui l’ont vu passé de débutant (ne sachant presque pas nager) à 25e aux championnats de France juniors de triathlon (sur 100 sélectionnés !). C’est une fierté de l’avoir accompagné aussi loin.

Mais le plus enrichissant dans ce parcours, c’est qu’il m’a poussé au-delà de mes compétences, il m’a permis d’en donner plus, d’en apprendre davantage… Il a progressé et j’ai progressé à ses côtés.

Je reçois chaque année des témoignages, des messages de parents me remerciant pour le travail accompli auprès de leur enfant. Mais ce n’est pas seulement un enrichissement sportif apporté, mais plutôt un enrichissement personnel : les aider à grandir, les aider dans leur parcours de vie…

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes athlètes qui aspirent à devenir des triathlètes professionnels ou compétitifs ?

Etre patient : on ne devient pas un triathlète en 1 an !

Etre passionné et raisonné à la fois : s’entraîner dur oui, mais s’entraîner juste « train hard, train smart »

Savoir s’entourer pour pratiquer et bosser à L’Ecole. L’un ne va pas sans l’autre.

Y a-t-il des disciplines spécifiques aux Jeux Olympiques dont tu es particulièrement enthousiaste à l’idée de les regarder en tant que spectateur ?

Je suis allé sur le Test Event triathlon en août 2023. Je serai sur le triathlon par équipes cet Eté aux JO. Les autres sports qui m’intéressent sont nombreux. Quant à les vivre en tant que spectateurs : basket-ball, volley-ball, breakdance, athlétisme, natation…

Un dernier mot ?

Le triathlon reste un sport très exigeant, mais varié, ce qui lui confère un caractère plaisant et « ludique ».

On se « joue » des transitions : natation-vélo, vélo-course à pied, natation-course à pied, course à pied-vélo-course à pied… les formats sont multiples. Les organisateurs commencent à en jouer.

Chaque mercredi, les enfants de 6 à 11 se retrouvent pour découvrir un sport dans nos différents clubs adhérents.

Ces dernières semaines, les enfants de l’EMY en compagnie de l’IME Rives de l’Yon ont pu découvrir un nouveau sport inclusif : le BaskIN !

Le BaskIN est une pratique du basketball qui vise à rendre ce sport accessible à tous, indépendamment de l’âge, du sexe ou des capacités physiques. En favorisant la diversité et en brisant les barrières, le BaskIN contribue à créer des communautés plus inclusives et solidaires à travers la pratique du basketball.